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"L'affaire" Indochine: entre ferme intention de désinformation et vraie langue de bois...

 

Indochine - College Boy

 

Rêveurs, rêveuses, ce soir c'est un coup de gueule que je viens pousser.

 

En effet, vous n'avez sans doute pas pu échapper à la radio ou à la TV à la polémique née suite à la sortie hier du nouveau clip d'Indochine,  qui illustre leur chanson "College Boy".

 

Avant de le visionner, j'ai pu lire un peu partout qu'il est "choquant", "caricatural", "ultra violent". La curiosité et le réel intérêt que je porte au groupe depuis plus de 10 ans m'ont fait me jeter sur le clip.

 

Verdict: des coups, du sang, des scènes de crucifixion, d'électrocution. Alors oui c'est violent, oui c'est choquant. Mais non, ce n'est pas caricatural. Très loin de là.

 

Quoi que choquant n'est peut-être pas le mot. C'est simplement la triste réalité de jeunes ados victimes de harcèlement à l'école, notamment dans le cadre d'une homosexualité.

 

Vous êtes choqués parce que vous pensiez que ce genre de choses n'existent pas? Pauvres de vous...

 

Alors à ces "culs serrés" qui s'offusquent des réalités d'une société qui va à vau-l'eau, ces gens qui refusent de voir mais qui savent tout, allez dire à une victime que tout ça est caricatural. La leçon de vie qu'elle vous filera en retour vous remettra sûrement vos esprits étriqués et malsains en place.

 

De son propre aveu, Nicola Sirkis sait que son clip, réalisé par le québécois Xavier Dolan, ne peut pas être montré à des enfants. Il ne nie pas, c'est vrai. Mais comme il l'explique clairement, ce clip, bien qu'il savait qu'il choquerait, n'a pas été construit dans ce but ni dans celui de faire du buzz. Chose dont le groupe n'a absolument pas besoin. L'argument de l'outil pédagogique se défend parfaitement, à l'image de ces spots publicitaires de la sécurité routière, bien trop courts d'ailleurs pour marquer le plus petit esprit, aussi évolué soit-il.

 

Par la censure exercée par les médias et surtout par le CSA, c'est flagrant,  il y a une réelle volonté de désinformation de la population, d'entretenir l'esprit "mouton de Panurge" initié sournoisement (pour certains en tout cas, trop bêtes pour s'en rendre compte) depuis bien trop longtemps d'ailleurs.

 

Pour preuve, au Québec le clip n'a pas suscité cette levée de bouclier, et au passage, je crois que ça les fait doucement rigoler.

 

Pour étayer ses arguments, museler la liberté d'expression et le réveil des consciences, le CSA martèle que ce sont "en majorité des adolescents qui écoutent leur musique". Excusez-moi, je vais rire et je reviens! Si Indochine brille depuis plus de 30 ans, ce n'est pas que grâce à des ados!

 

Par contre, voir des rappeurs proférer des insultes, des paroles haineuses, avoir des gestes immondes dans leurs clips sur des femmes réduites à l'état d'objet sexuel et qui se trémoussent comme des filles de petite vertu, ça on laisse passer... Et que dire de ces JT qui nous inondent d'images toutes plus horribles les unes que les autres. Bien plus horribles... Parce que pour manipuler et monter en épingle des choses qui n'ont pas lieu de l'être, il n'y a pas plus efficace que les médias... Drôle de société qui, en plus de désinformer, se trompe de cible. Pire encore, pratique au nez des citoyens une langue de bois insultante.

 

Pour imprimer une idée dans l'esprit des gens, les faire réagir, penser, bouger (peut-être), il n'y a que les images chocs qui puissent fonctionner. Pour preuve: quand a-t-on parlé de harcèlement à l'école récemment? Je ne m'en souviens plus, ça doit remonter à loin et ça n'a pas du avoir une portée conséquente... Comme quoi, on parle, on parle... et puis quoi après? Rien. Le néant. L'oubli, la solitude et les souffrances au bout d'un tunnel parfois infini, sans lumière au bout. Ou tout juste celle qui vous signale que vous êtes sur le point de passer de l'autre côté.

 

Mais avec tout ça, l'aspect esthétique a été complètement oublié. Et il n'y a rien à en dire, du moins ce sera bref, puisque la réalisation est soignée et surtout les images véhiculent des messages forts, avec ce noir et blanc qui intensifie tout.

 

Si vous lisez cet article, comme d'autres sur la toile, je vous prie de bien réfléchir avant de choisir de partager telle ou telle opinion. Il y a péril (jaune) en la demeure si nous ne nous réveillons pas. En tout cas aussi longtemps qu'Indochine existera, les choses seront dénoncées avec toute la poésie qu'on connait à Nicola et je serai là pour les écouter... Go, les boys, go. Vous avez eu raison d'oser. Merci pour ça...



03/05/2013
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