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Indochine ou la 13ème réussite

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Tout a commencé cet été, le 8 Juin précisément, alors qu'Indochine nous faisait découvrir le premier titre de leur nouvel opus, "La vie est belle", sur le plateau de l'émission "Quotidien". Puis est arrivé le clip, réalisé par Asia Argento, le 17 Août. Un peu plus tôt dans l'été, le 21 Juin, les places mises en vente pour leur tournée qui ne commencera pourtant qu'en 2018, se sont vendues comme des petits pains.

 

C'est finalement ce 8 Septembre qu'est sorti le très attendu "13", le 13ème album du groupe. La fin d'une très longue attente pour les fans, dont je suis.

 

 

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Lors de la présentation du premier titre, j'avais d'emblée été séduite par la mélodie et aussi surtout, vous le savez si vous me lisez régulièrement, par les mots. Ce texte a fait tout de suite écho dans mon esprit pour mille raisons. Lorsque j'ai découvert le clip, d'une esthétique impeccable, brut mais sensible, la claque fut encore plus grande. En effet, il sert à merveille les mots chantés par Nicola Sirkis et les boys. Je vous laisse juger par vous-mêmes en allant visionner le clip. Cela laissait d'ores et déjà présager un retour fracassant. Même si j'ai eu cette appréhension de voir ressurgir une polémique pareille à celle qui avait été de rigueur lors de la sortie de "College boy". Rappelez-vous, je vous en avais parlé dans cet article. Heureusement, rien de tout ça et c'est heureux, malgré l'interdiction posée aux mineurs pour son visionnage.

 

Ce matin, le coffret est enfin arrivé par ce pauvre postier à qui j'ai presque arraché le gros carton des mains!

 

Que dire?... Comme d'habitude, Indochine ne s'est pas moqué des fans. Les éléments qui composent ce superbe coffret sont aussi beaux que variés: foulard, ballons, photobook - cartes postales, poster et, coup de génie, un walkman avec l'album en version K7 dans sa jolie pochette. Pour la nostalgique que je suis, cette idée ne pouvait être que la bienvenue! La qualité est encore bien égale à la quantité.

 

Pour ce qui est de l'esthétique du livret, je crois que je n'avais encore rien vu de si beau (et pourtant ils nous gâtent à chaque fois!). Chaque chanson est illustrée. Celles-ci sont elles-mêmes entrecoupées de photos d'Erwin Olaf, photographe néerlandais dont je ne connaissais absolument pas le travail. En voyant ce qu'il a fait pour cet album, je me dis qu'il est peut-être temps de s'y pencher! L'idée de faire figurer des enfants sur les photos est une excellente idée. Elle laisse toute la place aux diverses interprétations que je soumets à votre imagination ou plutôt réflexion. Quand on sait qui est Nicola Sirkis, on ne doit pas avoir trop de difficultés!

 

Mais que contient donc musicalement cet album?

 

Je vais d'abord faire une petite digression, si vous me le permettez! Vous savez, s'il y a une chose que j'aime chez Indochine, c'est qu'à chaque album j'apprends des choses nouvelles. Parce que chacun d'eux est une mine de références culturelles, n'en déplaise à celles et ceux qui aiment à dire que les textes n'ont aucun fondement ni sens et que Nicola Sirkis est inculte. Lorsque j'ai découvert Indochine, c'était à l'époque de l'album "Paradize". J'avais alors 15 ans. Petit à petit, grâce aux textes de Nicola, au fil des albums, j'ai étoffé mes références culturelles, qu'elles soient littéraires, picturales, musicales... Et ce ne sont pas tous les groupes qui peuvent se targuer "d'éduquer", faire réfléchir leur public en même temps qu'il le divertit.

 

Cette fois encore, je me laisse volontiers éduquer par les textes. Dans cet album, je découvre Henry Darger. Un personnage qui semble passionnant par sa vie et sa personnalité, atypiques, pour le peu que j'en ai lu en allant me renseigner sur le Net. Mais on comprend déjà beaucoup de choses.

 

Je vous le dis tout net: cet opus est magistral. Je trouve, mais ce n'est qu'un avis personnel, que c'est le meilleur de leur longue carrière, alors que jusque-là dans mon palmarès personnel se dressaient en tête deux pépites: "Alice & June" et "La République des Météors".

 

J'ai toujours pu, ici ou là, me (re)trouver dans une phrase ou dans l'entièreté de certains titres. Cette fois c'est quasiment tout l'album qui me parle! Je trouve que, pour la première fois, on a accès à l'intimité de Nicola Sirkis, en totale transparence. Jamais les textes n'ont été aussi clairs, explicites, cash. Et donc jamais aussi proches de nos émotions de simples mortels. On y perçoit ses forces, mais surtout ses fragilités, ses fêlures les plus intimes et bien sûr, toujours, ses engagements profonds.

 

Les thèmes quant à eux sont, comme à l'habitude, pétris d'universalité: on y retrouve les questions relatives à la sexualité, au genre. Mais il est aussi question de combats, de féminisme, de politique. C'est aussi lumineux que sombre, aussi optimiste que pessimiste. Les nuances froides côtoient les nuances chaudes. Le noir et blanc se mélange aux couleurs. L'amour se frotte à la haine.

 

Parmi mes titres "coups de cœur" figurent "La vie est belle" bien sûr, mais aussi "Kimono dans l'ambulance", "Tom Boy", et SURTOUT "Karma Girls" autant que "Song for a Dream". Ces deux derniers m'ont littéralement bouleversés par la force et la décharge émotionnelle qu'ils instillent à l'intérieur. Mention spéciale également pour "Trump le monde", véritable pamphlet, néanmoins poétique, contre le Président américain. Comme peut l'être "Un été français" d'ailleurs. Avec cette voix, toujours si prenante, familière et impeccable...

 

Indochine avait promis un album dansant: promesse tenue! Les sons sont actuels tout en faisant un appréciable retour vers un son gonflé de synthé comme au début. Je vais être franche, je n'avais qu'une peur: que le jeu de batterie de Ludwig Dahlberg change radicalement les choses et que ça ne ressemble plus, ou que ce soit trop éloigné de ce que faisait Mr Shoes. Parce qu'on peut dire ce qu'on veut: un musicien qui change et le son peut être radicalement différent. J'en ai eu la preuve après le départ de John Frusciante, guitariste au sein des Red Hot Chili Peppers. Craintes rapidement dissipées, ouf! Bravo, c'est propre, net. Belle relève pour lui qui a su prendre sa propre place en suivant la progression naturelle du groupe sans rien dénaturer.

 

Le second CD, fait notamment de remixes de "Station 13", "Henry Darger" et "Un été français", est surprenant! Je n'aurais pas cru que rock rimerait si bien avec électro. Mais bon, lorsqu'on fait appel à Joachim Garraud, Vitalic et Talisco pour les plus connus, il n'y a plus qu'à s'incliner!

 

Indochine avait aussi promis des morceaux longs, ce qui générait chez moi quelques craintes, n'étant pas très amatrice de cela. Pourtant, étonnamment, point de longueur en vue! Tout passe sans aucun accroc!

 

Pour résumer, c'est un coup de maître que réalise le groupe avec "13". Il n'y a rien que je n'ai pas aimé dans ce nouvel album.

 

Il n'y a guère que mon chat finalement (le bien nommé Sirkis, pour rappel!), qui n'ait pas aimé cet album!

 

Plus sérieusement, en live ces nouveaux titres promettent de beaux moments de folie. Je n'ai qu'une hâte: arriver à cette date du 25 Mai 2018, où Indochine se produira au Galaxie d'Amnéville, déjà sold out! Et puis naturellement, on se prend à rêver d'un nouveau Stade de France... Ne me dites pas que vous n'y aviez pas pensé!

 

Décidément, avec Indo, la vie est vraiment bien plus belle!



11/09/2017
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