"Racine carrée" ou la leçon d'un Stromaé
Stromaé - Performance au Grand Journal (Canal +) - Tous les mêmes
Chers petits rêveurs, je vous avais dit que vous seriez gâtés en cette période de fin d'année! L'article que je m'apprête à vous livrer, avant de me lancer dans le vif du sujet, a néanmoins une histoire, un contexte. Et il me faut vous conter cela!
Je pourrais même vous donner la morale de cette histoire tout de suite: "On récolte ce qu'on sème" pourrait être celle-ci. Effectivement, j'ai découvert l'entièreté de l'album de Stromaé parce qu'une collègue de promo, avec laquelle nous sommes devenues assez proches au fil de l'année, m'avait offert son album Racine Carrée. Raison officielle? "Services rendus! Et puis aussi comme ça, par plaisir" m'a-t-elle répondu.
Comme quoi, soyez toujours sympa avec les gens et vous récolterez de bien belles surprises! J'ai encore quelques albums qui me manquent, je vais devoir être sympa un bon bout de temps si je veux qu'on me les offre!... Mais non voyons, je rigole!
Mais revenons maintenant au sujet qui nous occupe ici: Stromaé. Je l'ai découvert avec son entêtant "Alors on danse", issu de son précédent album Cheese, en 2010. D'entrée, c'est un rythme, une voix et une personnalité qui séduisent.
Puis est arrivée cette Racine Carrée. Ce qui allait être une déferlante a commencé par un coup de maître avec le titre "Formidable", en live dans l'émission de Frédéric Taddéi. Suivra la performance du clip de cette même chanson, génialement mis en place.
Récemment, c'est sur le plateau du Grand Journal de Canal + que Stromaé a pu faire une démonstration supplémentaire de son génie au cours d'une énième performance.
La recette du succès de ce chanteur belge est savamment pensée. Stromaé, dans ce véritable OVNI musical, mêle habilement les styles musicaux, de la techno au hip hop, en passant par des musiques ensoleillées ou classiques.
Mais je suis toujours davantage touchée par les mots d'un artiste. Et si l'on s'y attarde, on en prend plein les oreilles aussi. Stromaé excelle dans cet art de développer des thèmes extrêmement difficiles (le cancer, notamment), pour croquer ce monde des Hommes de moins en moins humain, tout en le faisant avec ironie, noirceur, et au fond, une sacrée dose d'humour et un certain recul.
Je n'aurai cependant qu'une seule critique à formuler: ce featuring avec Maître Gims et Orelsan... que vient-il faire au milieu de ce chef-d'oeuvre? Je ne suis peut-être pas objective, je vous l'accorde, détestant le rap. Mais tout de même... Il aurait pu le faire seul, je pense que j'aurai vraiment mieux apprécié ce titre.
Les critiques, qui se révèlent unanimes, ont osé la comparaison avec Jacques Brel. En effet, ces deux grands artistes ne partagent pas seulement une patrie. Ce parallèle ne me semble absolument pas mal venu. La finesse des tournures de phrases, les accents et les notes: tout est là pour pouvoir justifier de cette comparaison.
Stromaé est l'artiste qui commençait à manquer au monde du hip hop. "Mais où va-t-il s'arrêter?" pourrait-on se demander. Le plus loin possible, c'est à souhaiter...
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