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La tête de l'emploi selon David Foenkinos

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Il y a des auteurs dont on ne se lasse pas. David Foenkinos est de ceux-là. Alors qu'en 2013 déjà je vous écrivais une modeste bafouille sur son précédent roman ""Je vais mieux" (Pour lire la chronique, c'est ici), chaque année c'est avec une impatience renouvelée mais toujours aussi forte que j'attends son nouveau roman, comme mon "bonheur annuel". En sachant d'avance que je ne serai pas déçue, me demandant simplement quelle est cette fois l'histoire qu'il a bien pu imaginer pour nous régaler, en écrivain pourvu d'une imagination malicieusement fertile!

 

Et sans surprise, son nouveau roman "La tête de l'emploi" m'a conquis.

 

Le bonheur justement, c'est le sujet de cette nouvelle histoire palpitante.

 

C'est ainsi qu'on s'immisce dans la vie de Bernard et Nathalie, un couple de quinquas menant une existence somme toute très plate. Une existence engluée dans le quotidien pesant instauré par les habitudes des années ensemble et qui s'accumulent au compteur. Jusqu'au jour où, pour Bernard, personnage ordinaire, ni beau ni laid, complexe et tourmenté, mais que j'ai trouvé fort attachant et drôle, tout s'écroule. Pour cet homme qui aspire seulement à connaître le bonheur, les péripéties et états psychologiques qu'il va devoir traverser tout au long du roman ne vont pas manquer de piquant, d'émotions en tout genre, et vont surtout avoir un impact sur chacun de ses proches. Chaque personnage va en effet, de gré ou de force, se révéler aux autres et à lui-même.

 

On s'embarque alors dans une plongée au coeur d'un enfer intérieur, de sujets graves que sont la dépression et la perte d'emploi, pourtant traités avec justesse et pudeur. ça ne rend pas la situation plus supportable, mais ça la rend tragiquement belle sous les mots de l'auteur. Il est aussi question pour moi d'éducation et de transmission: que transmettent les parents à leurs enfants et de quelle manière? Quel est l'impact de cette transmission sur l'individu une fois arrivé à l'âge adulte? Comment alors compose-t-on avec ce "bagage" plus ou moins lourd? Peut-on un jour aller à l'encontre de son éducation et des transmissions familiales ou en reste-t-on prisonnier? Quel est aussi l'impact d'un secret de famille?

 

Ce roman, une fois de plus, m'a fait verser quelques larmes, pour des raisons qui me sont trop personnelles, même si j'ai beaucoup ri, figures de style et notes de bas de page obligent!

 

Et parce qu'en définitive, c'est un roman où tout un chacun peut se (re)trouver, s'identifier. Ce sont des histoires et des parcours de vie simples mais terriblement complexes et qui s'inscrivent dans une cruelle réalité traversée chaque jour par des Bernard venus d'horizons divers. Parce qu'on est tous potentiellement un Bernard.

 

Bien sûr, j'ai retrouvé le bonheur des marottes sans redondance, ces si délicieuses références à ces romans antérieurs  (qui sont ici une affaire de prénoms, de nationalité, de pays, entre autres!) que seuls les lecteurs fidèles auront décelées.

 

J'ai cependant relevé une chose qui m'est apparue comme nouvelle dans ce roman, et qui pour moi est une valeur ajoutée ici: j'y ai trouvé une expression particulièrement appuyée d'une certaine violence des sentiments, traduite tant dans les actes que dans les mots, et dans la psychologie générale des personnages par rapport aux romans précédents. Ce qui en fait un argument supplémentaire pour dire que c'est un roman fort.

 

Lorsque je vous disais, chers lecteurs, que David Foenkinos est un auteur dont je ne me lasse pas, c'est pour tout ça. Parce qu'il sait se renouveler à chaque roman. Parce qu'il sait rendre avec son style et sa technique les personnages vivants, attachants (ou énervants pour un certain personnage dans ce livre!) et proches de vous au coeur de votre imagination lorsque vous parcourez ses mots. Si proches qu'au fil de la lecture on s'en fait une idée, on imagine leurs traits, leur environnement.

 

Parce qu'on sait qu'une fois qu'on a commencé à lire un de ses livres, c'est fini, on en est prisonnier, et on ne le reposera qu'après avoir lu le tout dernier mot...

 

En fait, le bonheur c'est ça: c'est simple comme un roman en 285 pages de David Foenkinos...



25/01/2014
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